La course méditative
ou méditation pour hyperactifs
Lorsque je pars courir, j’y vais sans les distractions que sont les téléphone, radio, chrono, musique et compagnie. C’est un moment de reconnexion à moi. Je suis très présente à ce qui m’entoure, mais surtout à ce qu’il se passe à l’intérieur. D’abord dans le physique, puis la tête suit…
Scanner le corps
Aux premiers pas, le souffle est court, les muscles raides, la respiration entravée, le ventre lourd, que sais-je… Courir une boucle complète semble compliqué, alors je me concentre sur ma foulée. Délier là où je peux délier ; décontracter les bras, les mains, la nuque qui n’ont pas besoin de participer à l’effort ; lâcher les trapèzes ; laisser les omoplates coulisser…
Il s’agit en fait du scan corporel ou « body scan » si utilisé en méditation et en relaxation. Cela me permet de suivre avec précision ce qu’il se passe dans le corps. Petit à petit, au gré des vibrations créées par les impacts sur le sol, les muscles se détendent, le diaphragme s’assouplit et les enjambées se font plus fluides. Le point dans les lombaires ou le pique dans le genou s’estompe, les intestins se laissent bercer. La course devient facile et la respiration ample et sans effort ; ce que l’on appelle le second souffle.
Observer les ajustements
Toute à mon observation, je m’émerveille alors et remercie mes organes de ce qu’ils accomplissent. L’ingéniosité des articulations qui me permettent de courir sur les terrains accidentés sans entorse à la sortie (à Bordeaux, je me contente des pavés !). L’efficacité du cœur qui donne le rythme à la course. La capacité des poumon à oxygéner tout le reste…
C’est en général là que le cerveau profite aussi de l’effort par le biais des endorphines dont il génère la production. Cela pourrait se traduire par « le mental lâche »… enfin ! Comme un cheval à qui on lâcherait les rênes, mon logiciel interne dénoue ce qu’il a en attente : une émotion encombrante, un problème insoluble, un nouveau point de vue sur telle ou telle thématique, ou, comme ici, une compréhension personnelle et synthétique sur un sujet.
En bout de course, ne pas oublier le repos
En portant cette attention constante aux mouvements, le risque de se blesser est diminué et le mental libéré au lieu de tourner en boucle. C’est pourquoi courir – ou faire toute autre activité physique – en PLEINE conscience – sans rien dans les oreilles – est bénéfique sur tous les plans.
On veillera juste à se mettre au repos après pour intégrer l’effort et que le processus de revitalisation se fasse jusqu’au bout.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire l’article : Quand bouger soigne